En amont de la COP 28, la Coalition Éducation, en partenariat avec les coalitions pour l’Education du Togo (CNT/EPT), du Sénégal (COSYDEP), et Planète Urgence publie un nouveau rapport « État des lieux des enjeux de l'Éducation à l'Environnement et au Développement Durable au Togo et au Sénégal».
Alors que la Banque mondiale estime qu’à défaut de mesures urgentes d’adaptation, le changement climatique pourrait faire basculer dans la pauvreté jusqu'à 13,5 millions de personnes supplémentaires dans le Sahel d’ici 2050, les populations d’Afrique de l’Ouest et du Sahel sont les moins outillées face aux enjeux environnementaux.
L’éducation via le cadre scolaire et/ou via les programmes d’éducation non formelle est essentielle à la mobilisation des communautés en faveur de l’adaptation à l’urgence climatique. Elle fait à ce titre partie des Objectifs de Développement Durable sur lesquels se sont engagés les Etats. Pourtant, sur 100 pays étudiés, plus de la moitié ne mentionnent pas le changement climatique dans leurs programmes scolaires (UNESCO).
Les résultats du rapport révèlent une prise de conscience des acteurs institutionnels et éducatifs sur l’importance de l’EEDD pour prévenir et atténuer les impacts du changement climatique, tout autant qu’une volonté d’agir sur ces enjeux et une multitudes d’initiatives en ce sens. Au niveau des acteurs institutionnels, malgré un déficit d’approches communes intersectorielles (éducation, formation professionnelle, santé et environnement), chaque secteur intègre dans son programme d’actions la prise en compte de la problématique éducation environnementale et au développement durable. La proactivité des acteurs éducatifs, combinée aux initiatives des OSC permettent quant à elles de capitaliser des initiatives significatives afin d’améliorer les connaissances et la mise en action des élèves et des communautés.
Toutefois, le manque de ressources dédiées ainsi qu’une priorisation insuffisante de l’EEDD dans les politiques publiques et les programmes éducatifs et environnementaux ressortent comme des obstacles majeurs au développement de l’EEDD.
Dans un contexte où l’arrêt prochain des financements français au Sahel met en péril le droit à l'éducation de populations vulnérables et fragilisées par des crises multiples, la Coalition Education rappelle que l’adaptation au changement climatique et à la transition écologique a pour condition la sensibilisation et l’éducation des populations. L’éducation à l’environnement et au développement durable est le préalable indispensable au changement de représentations et de pratiques nécessaires à cette adaptation.