Une nouvelle note d’orientation sur les partenariats public-privé (PPPs) en matière d’éducation dévoile leurs nombreux pièges et exhorte les gouvernements et les bailleurs à investir dans l’éducation publique. Cette note est soutenue par 57 organisations à travers le monde, dont la Coalition Éducation.
Le monde est confronté à une crise mondiale de l’apprentissage, avec 250 millions d’enfants qui ne vont toujours pas à l’école. Élargir l’accès à une éducation inclusive et de qualité nécessite des investissements importants. Cependant, un nombre croissant d’acteurs encouragent les gouvernements du monde entier à collaborer avec le secteur privé pour réduire la pression sur les systèmes publics et relever leurs défis. Les PPPs sont souvent avancés comme une solution. Les défenseurs des droits humains s'inquiètent des effets à long terme de ces accords contractuels, qui répondent rarement aux attentes.
La note d’orientation identifie un fossé entre les arguments avancés par les partisans des PPP et la réalité de leur mise en œuvre. Par exemple, les PPPs sont souvent présentés comme plus efficaces et représentant des opportunités pour les gouvernements de réaliser des économies. En revanche, la note explique que les PPPs ne sont pas une « panacée pour les budgets limités », car ils ont souvent « des intérêts et des incitations mal alignés » et « coûtent souvent plus cher tout en compromettant la viabilité budgétaire ». De même, les PPPs aggravent les inégalités au lieu de les réduire.
L’offre publique est présentée comme une alternative viable aux PPPs, avec des exemples d’éducation publique réussie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les gouvernements sont appelés à examiner les « alternatives à l’austérité qui pourraient contribuer à transformer le financement de l’éducation » - y compris « des réformes fiscales progressives, la réduction ou l’élimination de la dette et l’élimination des flux financiers illicites »- et à investir dans l’éducation publique.
Selon les organisations de défense des droits humains, les bailleurs et les institutions de financement du développement devraient « cesser de promouvoir et de financer des PPP éducatifs axés sur le marché ». Au lieu de cela, ces acteurs devraient soutenir les efforts visant à améliorer et à étendre l’offre d’éducation publique.
Lors de l'événement de lancement de la note (mot de passe: 8rZN+RjM), des intervenants de l'UNESCO, de l'Université autonome de Barcelone, de l'Internationale de l'Éducation et d'Oxfam International ont discuté de la voie à suivre.
Nous devons continuer à combattre le mythe néolibéral selon lequel le public a échoué et le privé est meilleur. Les services publics, lorsqu'ils sont bien faits, constituent le moyen le plus viable, le plus équitable et le plus responsable d'atteindre et de prendre soin de tous les enfants, en particulier les plus défavorisés et les plus difficiles à atteindre. Cela offre une chance à l’égalité des chances et construit des sociétés autonomes.
Linda Oduor-Noah (Oxfam International)
La note est également disponible en anglais et en espagnol.