La Coalition des États-Unis pour l'éducation (CME-US) annonce aujourd'hui que, dans le cadre du démantèlement de l’USAID, l'administration Trump a supprimé la quasi-totalité des programmes d'éducation de base à l'international. Lors de l'exercice 2023, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) soutenait 44 millions d'apprenant.e.s à travers des programmes d'éducation préprimaire, primaire, secondaire et d’insertion professionnelle. En moins de 90 jours, la majorité de ces apprenant.e.s risquent de se retrouver sans accès à l’éducation.

Selon les données recueillies, seuls quatre programmes bénéficient toujours d’un soutien de l’USAID et 165 programmes éducatifs ont été supprimés. Les conséquences sont déjà visibles dans plusieurs régions du monde, notamment :

• Afrique subsaharienne (Congo, Djibouti, Éthiopie, Ghana, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Somalie, Tanzanie, Ouganda, Zambie)
• Moyen-Orient (Égypte, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie)
• Asie (Afghanistan, Bangladesh, Birmanie, Cambodge, Inde, Indonésie, Laos, Népal, Pakistan, Philippines)
• Amériques et Caraïbes (Brésil, Colombie, El Salvador, Honduras, Paraguay)
• Caucase (Bosnie-Herzégovine, Kosovo)
• Asie occidentale et centrale (Géorgie, Kazakhstan, Tadjikistan)

Un contexte mondial de coupes budgétaires inquiétant pour l’éducation

Ces suppressions aux États-Unis interviennent dans un climat international où plusieurs donateurs majeurs annoncent eux aussi des coupes sévères dans leurs budgets internationaux d’éducation. Le gouvernement suisse a décidé de retirer l’éducation de base de sa stratégie de coopération internationale 2025-2028, au Royaume-Uni l’éducation est passée de  13.5%  du budget international en 2013 à 3.5% en 2023 et les Pays-Bas ont annulé tout le budget de l'éducation dans la coopération.

D'après un rapport de l'UNESCO "What is the potential impact of recent cuts in aid to education ?", plusieurs pays dont les système éducatifs sont particulièrement financés par les bailleurs internationaux devraient être gravement touchés :

• Au Tchad et au Liberia, l'aide à l'éducation pourrait être réduite de moitié,
• À Madagascar et au Mali, elle devrait baisser d'un tiers,
• En Éthiopie, Rwanda et République démocratique du Congo, les pertes se chiffreraient respectivement à 33, 35 et 51 millions de dollars.

Dans le même temps, la France a annoncé une coupe importante de 2,1 milliards d'euros sur son budget de solidarité, un changement qui risque d'impacte  également sévèrement les financements dédiés à l’éducation internationale. 

Un appel urgent à la France pour affirmer son leadership 

Alors que les États-Unis se retirent massivement du financement de l'éducation, la France, en tant que principal donateur international, se trouve dans une position stratégique pour contribuer à pallier ce désengagement. Il est essentiel que la France, qui vient de maintenir l’éducation au rang des dix priorités sectorielles de sa politique de coopération internationale (Conseil présidentiel pour les Partenariats Internationaux du 4 avril, 2025), réaffirme son leadership dans le secteur de l'éducation et maintienne, a minima, ses financements en matière d’éducation.

La combinaison des coupes américaines et internationales pourrait plonger des millions d’enfants et de jeunes adultes dans un vide éducatif, compromettant des décennies d’efforts pour promouvoir l’éducation universelle. L'impact sera particulièrement désastreux dans les pays les plus vulnérables, aggravra les inégalités sociales et économiques et compromettra des millions de vies.

La Coalition Education, aux côtés de tous ses partenaires, appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale afin de protéger le droit à l'éducation pour tou.te.s, particulièrement en cette période d’instabilité mondiale.