234 millions d'enfants touchés par des crises ont besoin de soutien éducatif

Dans le monde entier, 234 millions d’enfants en âge d'être scolarisé et confrontés à des crises ont urgemment besoin d’un soutien pour accéder à une éducation de qualité. Ce qui représente une augmentation de 35 millions au cours des trois dernières années, selon un nouveau rapport sur les estimations mondiales publié par Education Cannot Wait (ECW). 

Un nombre croissant de conflits et de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes compromet le présent et le futur de plus en plus d’enfants. Selon le rapport, les enfants réfugiés ou déplacés à l’intérieur de leur propre pays, les filles et les enfants handicapés sont parmi ceux qui sont les plus durement touchés.

Alors que les besoins se multiplient, le nouveau rapport indique qu’après plusieurs années de croissance importante, le financement humanitaire de l’éducation dans les situations de crise stagne. La part du total des financements liés au développement international alloués à l’éducation a même diminué ces dernières années. D’après les Nations Unies, il faudrait 100 milliards de dollars (USD) de financements annuels en plus pour atteindre les cibles fixées dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) en ce qui concerne l’éducation dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure. 

Le rapport mentionne que l’exposition aux conflits armés, les déplacements forcés, les catastrophes d’origine climatique, les épidémies et les problèmes socioéconomiques font peser des menaces à long terme sur la santé, l’éducation et le bien-être des enfants. Il souligne par ailleurs que les crises sont aujourd’hui de plus en plus intenses, étendues et interdépendantes. Au cours des cinq dernières années, le nombre de conflits dans le monde a doublé, avec 50 pays touchés par des conflits de gravité extrême, élevée ou modérée en 2024.

 

Une urgence mondiale silencieuse

 

Sur les 234 millions d’enfants et d’adolescents touchés par des crises, 85 millions (soit 37 %) sont complètement déscolarisés. Parmi ces 85 millions :

  • 52 % sont des filles ; 
  • 17 % (plus de 15 millions) sont des enfants réfugiés ou déplacés dans leur propre pays ;
  • plus de 20 % sont des enfants handicapés. 

Cinq pays confrontés à des crises prolongées – soit le Soudan, l’Afghanistan, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo et le Pakistan - concentrent près de la moitié de ces enfants déscolarisés.

Pratiquement un tiers des enfants touchés par des crises et en âge de fréquenter l’école primaire sont déscolarisés (52 % sont des filles). Le niveau d’accès à l’enseignement secondaire est tout aussi alarmant  : 36 % des enfants en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire et 47 % des enfants en âge de fréquenter le deuxième cycle du secondaire n’ont pas accès à l’éducation.

Même lorsqu’ils sont scolarisés, de nombreux enfants touchés par des crises accusent un certain retard. Moins d’un sur cinq (17 %) en âge primaire atteint le niveau minimal de compétence en lecture à la fin de l’école primaire. Notons que lorsqu’elles fréquentent l’école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons, de sorte qu’elles représentent 52 % de ce groupe. 

Environ la moitié des enfants d’âge scolaire touchés par des crises à l’échelle mondiale vit en Afrique subsaharienne. Selon le rapport, cette sous-région est celle qui se heurte aux problèmes les plus complexes pour garantir le droit de chaque enfant à l’éducation.

Le rapport souligne l’augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques, entraînant la déscolarisation d’un nombre d’enfants de plus en plus important. En 2024, de terribles inondations ont dévasté des régions du Sahel, de l’Afrique de l’Est et de l’Asie centrale, tandis que l’Afrique du Nord-Ouest, l’Afrique australe et certaines parties des Amériques ont été frappées par de graves sécheresses. Les effets conjugués de ces crises ont exacerbé l’insécurité alimentaire et conduit à une explosion des déplacements à travers le monde.