La Coalition Éducation, aux côtés d’élus et de 6 ONGS, demandent au gouvernement français, dans une tribune initiée par Moving Minds Alliance et publiée sur le site du Monde.fr, des actes concrets pour que les droits des enfants les plus vulnérables, notamment leur droit à une éducation en situation d’urgence, soient respectés et promus.
Les crises et conflits qui ne cessent de se multiplier dans le monde forcent aujourd’hui plus de 460 millions d’enfants à vivre en situation de crises. 250 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et plus de 224 millions vivant en situation de crise ont un besoin éducatif urgent. Pour tous les enfants, ces conditions de vie sont dramatiques. Chez les plus jeunes, notamment les moins de 8 ans, les impacts sont nombreux tant sur leur santé mentale et physique, leur capacité à nouer et à entretenir des relations respectueuses avec les autres, leur apprentissage et progrès scolaires, ainsi que sur leur participation sociale et économique pour le reste de leur vie.
Les droits des enfants, dont l’ESU, au cœur des priorités françaises
Dans ce contexte, la Coalition Éducation salue la décision de la France d’intégrer les enjeux liés aux droits de l’enfant, dont l’éducation en situation d’urgence, au cœur des priorités transversales et systématiques de la nouvelle Stratégie humanitaire de la République française 2023-2027. Mais dans une tribune publiée sur le site du Monde aux côtés de Moving Minds Alliance, du Groupe Enfance, d’Action Education, d’Asmae, du Secours Islamique International, d’UNICEF France et de International Rescue Committee, et avec l’appui des députées Eléonore Caroit et Isabelle Santiago, la Coalition demande au gouvernement français que les engagements stratégiques se traduisent rapidement par des actes concrets, et que les droits des enfants, notamment des plus jeunes et des plus vulnérables vivant en contexte de crises, soient rappelés, respectés et promus. Ensemble, ils rappellent que les engagements français doivent se matérialiser par une aide de qualité, multisectorielle, et adaptée aux besoins spécifiques des enfants, dont ceux des filles. Pour rappel, le développement de la petite enfance ne représente aujourd’hui que 3 % de l'aide au développement accordée aux pays touchés par des crises, et seulement 2 % de l'aide humanitaire.
La société civile attend des engagements concrets
Dans son Observatoire des financements français à l’éducation dans les pays partenaires, publié en janvier 2024, la Coalition Education avait déjà salué la décision de la France d’allouer plus de 40 millions d’euros au Fonds Education Cannot Wait mais elle avait dénoncé la faiblesse de l’aide humanitaire à l’éducation (5%). Dans un contexte croissant de violations et de régressions des droits humains, elle appelait la France à soutenir partout où cela est possible l’accès et la qualité de l’éducation et à financer de manière inconditionnelle des projets individuels ou collectifs, indispensables pour permettre aux populations, notamment les plus jeunes, de développer leur esprit critique, de s’émanciper et de participer à la construction de sociétés pacifiées.