On estime que 264 millions d’enfants et de jeunes ne sont pas scolarisés dans le monde. Cette crise mondiale de l’éducation peu visible n’en est pas moins cruciale pour l’avenir des sociétés, le développement économique et l’épanouissement de millions d’enfants, futur.e.s adultes. Dans son rapport mondial 2018 sur le développement, la Banque mondiale évoque une « crise de l’éducation » : près de 330 millions d’apprenants quittent l’école sans maîtriser un minimum de savoirs de base pour leur vie personnelle et leur insertion professionnelle.
Face à cette crise, le président français Emmanuel Macron a dit vouloir faire de l’éducation une priorité absolue. Il coprésidera ainsi aux côtés du président sénégalais Macky Sall, le 2 février 2018 à Dakar, la troisième conférence de refinancement du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) qui s’annonce d’une ampleur sans précédent.
Ce coup de projecteur médiatique sur la cause de l’éducation mondiale doit permettre un véritable sursaut, notamment financier. Car comme pour le climat, il nous faut concrétiser les promesses et les engagements pour éviter de perdre la bataille. Lors de cet événement, la France sera à nouveau sur le devant de la scène internationale et il se jouera pour elle plus qu’une simple contribution financière au PME. Il s’agira de mesurer la détermination politique de notre pays à faire de l’éducation, jusque-là parent pauvre de notre politique de développement, une vraie priorité d’action.
« Nous devons bâtir une école qui libère les esprits et non qui les enferme, c’est pourquoi l’éducation sera la priorité absolue du nouveau partenariat que je vous propose. »
Emmanuel Macron, discours de Ouagadougou, 28 novembre 2017
Si l’éducation connaît aujourd’hui une crise mondiale, c’est tout d’abord parce qu’elle manque cruellement de financement. Au rythme et aux volumes actuels des financements, nous avons déjà cinquante ans de retard dans l’atteinte de l’Objectif de développement durable numéro 4 (ODD 4) sur l’éducation, prévu pour 2030 par les Nations unies. Combien de générations ne fréquenteront pas les bancs de l’école avant que le monde politique ne se réveille et comprenne le puissant levier que constitue l’éducation pour la paix, la santé, le développement économique ? Les preuves des effets vertueux de l’éducation ne manquent pas. Pourtant, la part qui lui est allouée, dans le total de l’aide au développement mondiale, continue à baisser. Elle est passée de 10 % en 2009 à 6,9 % en 2015.
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