Aujourd’hui, s’ouvre le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial - avec pour objectifs annoncés de relancer la coopération Nord-Sud et d’accroître la solidarité financière afin de lutter contre la pauvreté et le réchauffement climatique - à Paris. À cette occasion, la Coalition Éducation appelle les dirigeant.e.s à financer, de toute urgence, des systèmes éducatifs publics durables et résilients et à prendre des mesures pour garantir le droit à l’éducation et protéger les populations les plus à risques.
Le déficit de financement de l'éducation dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure s'élève à 148 milliards de dollars US. Face à ce constat alarmant, les dirigeant.e.s doivent accroître leurs engagements financiers pour garantir un secteur public fort, qui assure des services éducatifs égaux, inclusifs et de qualité pour tou.te.s les apprenant.e.s, y compris en contextes de crise.
Si chaque enfant bénéficiait d’un cycle d’enseignement secondaire complet, 420 millions de personnes sortiraient de la pauvreté, réduisant ainsi de plus de moitié le nombre de personnes pauvres dans le monde, et 200 000 décès liés aux catastrophes naturelles pourraient être évités.
Pour concrétiser l’engagement de ne « laisser personne de côté », la communauté internationale doit investir d’abord et avant tout en faveur des populations les plus à risque d’exclusion. Ceci, en renforçant les systèmes éducatifs et en consacrant des financements dédiés flexibles et pluriannuels visant à répondre aux besoins spécifiques et à s'attaquer aux obstacles rencontrés par les apprenant.e.s.
Un financement adéquat de l’éducation doit passer par l’articulation des initiatives bilatérales et des mécanismes de financement multilatéraux - comme le Partenariat mondial pour l’éducation et le fonds Education Cannot Wait - afin de débloquer des ressources additionnelles et de catalyser les engagements des bailleurs pour la réalisation d’objectifs ambitieux.
Il doit également passer par la complémentarité des financements internationaux avec les budgets nationaux des États. Les modalités de financements des banques publiques de développement tels que les prêts et le soutien public aux investissements privés (financement mixte ou partenariats publics privés), ont un impact significatif sur le développement des pays. Des mesures doivent être prises pour annuler, ou à défaut, réduire la dette afin de libérer des ressources nationales et accroître l'investissement dans les services publics, notamment l'éducation publique gratuite et inclusive.
La participation du secteur privé doit être régulée et les États doivent s’assurer que le financement privé ne se substitue en aucun cas à l’investissement public dans l'éducation, afin de ne pas enfreindre l’engagement mondial pris envers l’ODD 4, ni d’exacerber les inégalités et de bafouer les droits humains et les droits de l’enfant. L’éducation est un bien commun qui ne doit pas être financiarisé. Les services éducatifs doivent être accessibles et gratuits pour tou.te.s et des mécanismes de transparence et de redevabilité doivent garantir leur qualité.
Dans ce contexte, les normes et standards relatifs aux droits humains sont plus pertinents que jamais et les Principes d’Abidjan fournissent des directives claires pour accompagner les États à construire des systèmes scolaires et éducatifs plus équitables, solides et efficaces.