Nous y sommes. Du 25 au 27 Septembre se tient à New York la 70ème assemblée générale des Nations Unies, qui entérine l’adoption des Objectifs de développement durable. La communauté internationale – Etats, organisations internationales, société civile – travaille depuis trois ans sur la définition de l’Agenda post-2015, dont la version finale s’intitule « Transformer notre monde d’ici 2030 : un nouveau programme d’action mondiale ». Nous nous associons aujourd’hui à la célébration de ce nouvel Agenda ambitieux et clair.
La Présidente de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME), Camilla Croso, interviendra au nom de la CME et de la société civile du secteur Education lors du Sommet, sur le thème « Lutter contre les inégalités, assurer l’autonomie des femmes et des filles et ne laisser personne pour compte », le 25 septembre 2015.
Après les cérémonies viendra le temps de l’action pour chacun des 17 objectifs établis. En matière d’éducation, l’Objectif #4 vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
L’atteinte de cet objectif à l’horizon 2030 requière la mise en œuvre d’actions concrètes en concertation avec de nombreux acteurs, pour développer des infrastructures et des contenus éducatifs de qualité adaptés à chaque contexte, former les enseignants, créer les conditions de l’accès de toutes et tous à l’éducation et à la formation et en particulier les groupes vulnérables, en combattant toutes les formes d’exclusion.
Elle suppose également d’établir des indicateurs de suivi précis et mesurables. Les négociations internationales à ce sujet sont en cours et la société civile doit y être étroitement associée (voir à ce titre notre note sur les indicateurs liés à l’ODD#4 ).
Elle nécessite enfin la mobilisation de ressources financières adéquates. Rappelons que l’UNESCO estime le déficit du financement externe pour la réalisation d’un cycle complet d’éducation de qualité pour tous les enfants à 39 milliards de dollars US par année d’ici 2030. Cela est considérable, mais loin d’être irréaliste quand on sait par exemple que le budget militaire mondial s’élevait à 1 563 milliards de dollars en 2013 (Institut International d’Etudes Stratégiques, IISS).
La France a fait de l’éducation une des priorités de sa politique de coopération et de solidarité internationale. La part de son aide publique au développement (APD) consacrée à l’éducation n’a pourtant cessé de baisser ces dernières années, et la répartition des crédits d’aide profite très largement à l’éducation post-secondaire (73% de l’APD éducation) au détriment de l’éducation de base (9,6%), comme souligné dans notre Observatoire de l’aide publique française à l’éducation dans les pays en développement.
Présente au Sommet de New-York, la Secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie Annick Girardin s’exprime sur le site Euractiv : « L’aide publique au développement, comme tous les budgets nationaux va être touchée par le plan de réduction des dépenses. Tout le monde a fait un effort, mais on garde la possibilité d’agir à la hauteur de nos ambitions. Et puis il faut garder en tête que l’objectif actuel c’est d’améliorer la transparence de l’aide. Plutôt que d’avoir au centime près le même montant, il faut s’assurer de l’efficacité de l’aide qui est décaissée. » Nous ne pouvons qu’aller dans le sens de cette dernière déclaration et appeler la France à consacrer une plus grande part de son APD à l’éducation, et en particulier à l’éducation de base, pour une action efficace à même d’apporter de réels progrès vers l’atteinte de l’Objectif Education et des autres objectifs de développement durable.
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