À l'heure où le monde se tourne vers le G20 - qui a une forte influence sur la politique financière mondiale - pour une action globale, la crise de l'éducation ne doit pas être oubliée. Nous demandons aux dirigeant.e.s du G20 des engagements en matière de financement de l'éducation dans la Déclaration du sommet de cette année - qui se tiendra les 15 et 16 novembre sous la présidence de l'Indonésie - afin que nous puissions bâtir un avenir meilleur pour tou.te.s.
Les bouleversements de l'économie à l’échelle mondiale entraînent une baisse ou une stagnation des investissements dans l’aide au développement et des réductions du financement national de l'éducation. Le G20 peut et doit jouer un rôle rassembleur essentiel dans les pays à revenu élevé, intermédiaire et faible pour accélérer la reprise dans le secteur de l'éducation à l’échelle mondiale, notamment en protégeant les financements essentiels. Pourtant, nous craignons que l'éducation, en particulier l'éducation des filles, ne soit négligée et pas considérée comme solution essentielle pour atteindre les ambitions plus larges du G20.
La crise de l’éducation est la plus importante et la plus ancienne des crises et aucun signe d'apaisement ne sera perceptible sans une action urgente. L'éducation fait face à d’importants défis, aggravés par le changement climatique, les conflits, l'insécurité énergétique et alimentaire, la pauvreté sous-jacente et les déplacements qui en découlent. À l’heure actuelle, on dénombre plus de 222 millions d'enfants vivant dans des contextes où l'éducation est à risque.
L’impératif d’assurer à chaque enfant de jouir de son droit d’être scolarisé et d’apprendre est à la fois juridique, moral, économique et social. Investir dans des systèmes éducatifs résilients, inclusifs et favorisant une transformation sensible au genre - du préscolaire à l'éducation des adultes - est essentiel pour accélérer la reprise post COVID-19, renforcer le capital et le développement humain. De plus, il a été prouvé que cela jette les bases d'une prospérité partagée et d'une croissance durable. Mais, cela ne se produira pas par hasard. Cela doit être un choix conscient que les dirigeant.e.s du G20 font aujourd'hui.
Par conséquent, exploiter l'élan du Sommet des Nations Unies pour la transformation de l'éducation ; l'Appel à l'action sur le financement de l'éducation ; rappelant la Déclaration des chefs d’État sur le financement national de l’éducation, la Déclaration de Paris - Communiqué ministériel sur la transformation de l'éducation et son financement ; et s'appuyant sur un précédent d'engagement du G20 en faveur de l'éducation dans le monde depuis 2017, nous appelons les dirigeant..e.s du G20 à soutenir les programmes énoncés dans ces appels à l'action et à faire une référence explicite à la priorisation, à la protection et à l'augmentation du financement de l'éducation (à la fois l'aide publique au développement et les budgets nationaux) dans le cadre de la Déclaration des dirigeant.e.s, en veillant notamment à ce que les fonds et initiatives à l’échelle mondiale soient entièrement financés.
Notre monde a besoin de jeunes et d'adultes qualifié.e.s - les futurs ingénieurs, penseurs, agriculteur.rice.s, médecins, innovateurs, entrepreneurs - pour faire face aux menaces qui pèsent sur notre existence commune, qu'elles soient liées aux conflits, au climat, aux déplacements forcés ou à la santé. Si nous ne transformons pas l'éducation aujourd'hui, ne protégeons pas le financement de l'éducation et ne nous engageons pas dans des actions transformatrices, notamment en préservant le droit à l'éducation, nous serons confrontés à des défis toujours plus nombreux dans l’avenir.