Son Excellence Manuel Valls
Premier Ministre de la République française
Objet : Appel au réinvestissement de la France dans l’éducation des pays en développement
Monsieur le Premier Ministre,
Les débats sur le projet de loi de finances pour 2017 se poursuivent, et nous tenons à vous faire part de nos inquiétudes quant aux engagements qui seront pris en faveur de l’éducation dans le cadre du budget de l’aide publique au développement (APD).
Nous avons eu plusieurs échanges au cours des derniers mois avec le Secrétaire d’Etat en charge du développement et de la francophonie M. Vallini, qui ont été pour nous autant d’occasions de l’alerter sur la nécessité de réinvestir dans l’éducation de base des pays les plus pauvres, à travers l’aide bilatérale d’une part et la contribution aux mécanismes multilatéraux dont le Partenariat Mondial pour l’Education d’autre part.
Nous avons publié dernièrement l’édition 2016 de notre Observatoire de l’aide publique française à l’éducation dans les pays en développement, dont nous vous transmettons une copie avec ce courrier. C’est sur la base d’une analyse précise des derniers chiffres de l’APD que la France a déclarés à Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE que nous affirmons que l’aide française à l’éducation n’est pas dirigée vers les sous-secteurs, les pays, et les publics qui en ont le plus besoin. En 2014 :
Les discours ministériels comme présidentiels affirment régulièrement la volonté gouvernementale de faire de l’éducation une priorité dans le cadre de la politique de coopération et d’aide au développement de la France. Monsieur le Premier Ministre, vous vous êtes vous-même exprimé en faveur d’un réinvestissement dans le secteur de l’éducation, trop délaissé, lors de votre dernier déplacement en Afrique. Il en va de l’avenir des générations d’enfants et de jeunes que le continent africain compte aujourd’hui et dont les rangs continueront de s’élargir dans les prochaines décennies.
Les montants supplémentaires dégagés dans le cadre du projet de loi de finances pour 2017 par rapport à l’année précédente, qu’il s’agisse de la mission budgétaire « aide publique au développement » ou des financements issus de la taxe sur les transactions financières, doivent permettre ce réinvestissement dans l’éducation.
Nous en appelons aujourd’hui à votre conscience de l’urgence de soutenir l’éducation de base dans les pays les plus pauvres afin qu’un engagement clair soit pris dans ce sens lors du prochain CICID et dans le cadre de l’adoption du PLF2017.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre très haute considération.
Pour la Coalition Éducation,