Le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies – le principal organe mondial des droits humains – adopte une résolution qui exhorte les Etats à « corriger toute incidence négative de la commercialisation de l’éducation » et à « demander des comptes à ceux [prestataires de services d’éducation] dont les pratiques entravent la jouissance du droit à l’éducation ».
La résolution a été adoptée sans vote, le 3 juillet 2018, soulignant un consensus sans précédent entre les États sur ces enjeux préoccupants. La Coalition Éducation salue cette avancée considérable pour la réalisation du droit à l’éducation.
L'adoption au consensus de cette résolution des Nations unies prouve l’existence d’une tendance mondiale favorable à la réglementation de « tous les prestataires de services d’éducation » et à la lutte contre les effets négatifs de la marchandisation dans l’éducation, conformément aux droits humains. La résolution appelle les Etats à renforcer les cadres réglementaires pour la création et le fonctionnement des services d’éducation et l’accès des victimes de violations du droit à l’éducation à des voies de recours et à des réparations appropriées.
Il s'agit de la quatrième résolution depuis quatre ans à souligner les préoccupations persistantes face à la croissance de la marchandisation de l’éducation. Pour la première fois, deux paragraphes (4 et 5) sont consacrés à la réglementation des acteurs privés dans l’éducation.
Ces quinze dernières années ont été marquées par une expansion massive des prestataires d’éducation privée non-réglementés dans les pays en développement. Cette tendance soulève des préoccupations en matière de droits humains. Des acteurs commerciaux tels que Bridge International Academies, ont été les cibles de plaintes d’organisations de défense des droits humains dans le monde entier.
Ce texte va permettre aux États, en particulier des pays partenaires, de renforcer leur lutte contre les prestataires privés, opérant dans leurs systèmes éducatifs, qui portent atteinte au droit à l'éducation et aux droits humains. L’Ouganda et le Kenya ont, à plusieurs reprises, demander la fermeture des écoles privées ayant un impact négatif sur les droits des enfants. Ces écoles sont gérées par des multinationales à but lucratif qui cherchent à réduire leur coût de fonctionnement au détriment des droits humains et sont soutenues par de puissants donateurs comme la France et le Royaume-Uni.
La Coalition Éducation, aux côtés de ses partenaires du Réseau francophone contre la marchandisation de l'éducation, continuera de travailler avec toutes les parties prenantes intéressées pour améliorer l’accès à l’éducation publique de qualité et assurer la redevabilité de tou-te-s les acteurs/ actrices de l’éducation, conformément à la législation relative aux droits humains.