Mercredi 20 septembre, la France a annoncé qu’elle co-organisera, avec le Sénégal, la conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (PME), qui se tiendra à Dakar le 8 février 2018. Un signal positif qui doit maintenant se concrétiser par une mobilisation adéquate face aux besoins criants de nouveaux financements pour atteindre l’Objectif de l’éducation pour tous.
Cette annonce est intervenue lors d’un événement de haut niveau sur l’éducation, organisé en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, réunissant le Secrétaire général António Guterres, plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement et des leaders de l’éducation au niveau mondial.
Pour faire suite aux déclarations faites lors de la rencontre sur l’importance d’investir dans l’éducation, les pays donateurs doivent désormais annoncer quel soutien financier ils pourront apporter aux pays pauvres pour renforcer leurs systèmes éducatifs.
L’annonce du Sénégal et de la France est un signal fort. C’est la première fois que deux pays de telle envergure l’un africain, l’autre parmi les […} donateurs, décident de co-parrainer une reconstitution d’un fonds multilatéral. Cela montre bien l’importance accordée à l’éducation à travers le monde. Mais co-organiser la reconstitution d’un fonds est une chose, le financer à hauteur des besoins en est une autre
Friederike Roder, Directrice de ONE (membre de la Coalition Éducation)
La Coalition Éducation demande à la France de s’engager à la hauteur de 252 millions d’euros (soit 300 millions de dollars) pour le PME sur la période 2018-2020. A titre de comparaison, le Royaume-Uni a versé 114.7millions d’euros en 2016 au PME.
La France a joué un rôle actif dans la création du PME et en a été un contributeur historique, avant de réduire fortement son soutien financier au Fonds : 1 million d’euros seulement en 2015 et 8 millions d’euros en 2016. Bien qu’une hausse ait été enregistrée sur la dernière année, ces chiffres restent trop faibles face aux besoins sur le terrain. Le PME estime que le coût de ses programmes d’appui aux gouvernements partenaires devrait atteindre 2 milliards de dollars annuels d’ici à 2020. Il est important que la contribution française au Fonds soit à la hauteur des objectifs ambitieux du PME.
La conférence de financement du PME a pour objectif de mobiliser 3,1 milliards de dollars (2.6 milliards d’euros) pour la période de 2018-2020 pour soutenir l’éducation de 870 millions d’enfants dans 89 pays en développement: c’est là que vivent 78 % des enfants non scolarisés dans le monde. L’événement rassemblera les bailleurs et pays en développement partenaires, le secteur privé, les fondations philanthropiques, la société civile et les organisations internationales pour annoncer leurs engagements en soutien à l'éducation dans les pays en développement.
Cette conférence sera l’occasion d’un changement radical indispensable pour permettre aux bailleurs et aux pays en développement de montrer leur engagement financier en faveur de l’éducation
Julia Gillard, Présidente du Conseil d’administration du PME
Il y a actuellement 264 millions d’enfants et de jeunes non scolarisés dans le monde, et six enfants sur dix, soit 617 millions, sont scolarisés, mais ne bénéficient pas d’un apprentissage suffisant pour rompre le cycle de la pauvreté, de la mauvaise santé et d'des inégalités sociales. Alors que la part d’aide internationale à l’éducation ait diminué depuis six ans, les dirigeants du monde entier reconnaissent l’urgence que représente le fait d’inverser cette tendance.
La Coalition Éducation appelle la France à intensifier clairement son APD à l'éducation notamment en s'engageant financièrement pour le PME ; elle veillera à ce que ces ressources soient orientées vers les populations prioritaires, et tout particulièrement les filles.