Alors que l’éducation des populations déplacées était au cœur de l’agenda des deux sommets politiques de New York sur la crise des réfugiés et des migrants cette semaine, la France ne fait toujours pas partie des pays qui s’engagent clairement pour réduire la crise mondiale de l’éducation.
Aucune annonce n’a été faite sur une contribution française au fonds Education Cannot Wait (ECW), dédié à l'éducation dans les situations d'urgence. François Hollande a réaffirmé que 50 millions d’euros seraient alloués au Liban pour la scolarisation des enfants réfugiés syriens, une décision que l’on peut saluer mais qui avait déjà été formulée en février 2016 à la conférence de Londres, et qui ne s’est pas concrétisée pour l’instant.
Selon le site Education Cannot Wait, les besoins en matière d’éducation dans les situations d’urgence ont augmenté de 126% depuis 2005 face à une hausse des financements qui n’a été que de 4%.
Face à cette situation alarmante, le faible engagement de la France lors de ces deux sommets est décevant !
La mobilisation globale de nombreuses ONG, qui ne cesse de s’intensifier depuis des mois, pour demander aux dirigeants mondiaux de se montrer à la hauteur en prenant des engagements concrets pour l’éducation des populations affectées par les crises, montrent l’urgence d’agir !
Le 19 septembre, à l’issue du Sommet des Nations unies sur les réfugiés et les migrants, organisations nationales et internationales ont annoncé que le Fonds Education Cannot Wait consacrera 42 millions de dollars, dans les deux années à venir, pour permettre à 1,5 millions d’enfants vivant au Tchad, en Syrie et au Yémen d’accéder à une éducation de qualité. Cette somme servira également à renforcer la réponse mondiale humanitaire en faveur de l‘éducation, à l’heure où l’éducation est l’un des secteurs les plus délaissés de l’aide humanitaire.
La majorité des Etats qui étaient présents au Sommet humanitaire mondial d’Istanbul en mai dernier se sont engagés à verser des contributions significatives au fonds ECW, pour contribuer à lever les 3,85 milliards de dollars sur 5 ans nécessaires pour offrir une éducation à des millions de personnes déplacées. Depuis, les premiers versements pour 2016 ont été effectués, mais toujours rien du côté de la France !
Si certains pays riches comme la France (6eme plus gros PIB dans le monde) ne font pas davantage d’efforts, ce fonds se terminera sur un échec !
Un système mondial de partage des responsabilités est indispensable pour atténuer la crise de l’éducation. Participer aux sommets internationaux n’exonère pas la France de ses responsabilités envers les populations de nombreux pays.
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