Depuis 6 ans l’aide à l’éducation diminue et, aujourd’hui elle ne bénéficie pas aux pays qui en ont le plus besoin. Le dernier document de l’UNESCO « Aid to education is stagnating and not going to countries most in need » revient sur ces insuffisances en détail.
Chaque année les pays les plus riches consacrent une part de leur richesse à soutenir les Etats partenaires, les fonds internationaux, les ONG et d’autres acteurs privés pour financer des systèmes éducatifs et des programmes de terrain liés à l’éducation destinés aux populations les plus démunies. Retour sur 2015, une année décevante !
Depuis 2010, le montant total de l’aide globale à l’éducation a diminué de 4% pour n’atteindre que 12 milliards de dollars en 2016. L’objectif affiché est crucial : soutenir l’enseignement pré-primaire et primaire ainsi que l’éducation des adultes et les programmes d’alphabétisation - et l’enseignement secondaire, dans les pays qui en ont le plus besoin. Pourtant, la réalité s’en éloigne. « L’Afrique subsaharienne, qui abrite plus de la moitié des enfants non scolarisés dans le monde, reçoit désormais moins de la moitié de l’aide qu’elle recevait pour l’éducation de base en 2002. Cela représente 26 % de l’aide totale en faveur de l’éducation de base, soit à peine plus que les 22 % alloués à l’Afrique du Nord et à l’Asie occidentale, où 9 % des enfants ne sont pas scolarisés. » Révèle l’UNESCO.
«Si l’aide humanitaire à l’éducation a atteint un niveau historiquement élevé, avec une hausse de 55 % entre 2015 et 2016, elle ne représente encore que 2,7 % du total de l’aide disponible, soit 48 % du montant requis. »
En clair : l’aide n’est pas allouée en fonction des taux de non-scolarisation, alors que cela permettrait de couvrir le coût de la réalisation de l’enseignement universel dans chacun des pays concernés.
Rappelons-le : En 2015, les 191 Etats membres de l’ONU ont convenu d’atteindre à l’horizon 2030 17 objectifs de développement durable (ODD) dont l’ODD 4 relatif à l’éducation. Depuis 6 ans, on constate une hausse de 24 % du montant total de l’aide au développement. Cette progression marque une réelle prise de conscience, de la part des gouvernements, des enjeux mondiaux de développement et une volonté de soutenir les pays les plus pauvres. Mais comment expliquer une diminution de la part consacrée à l’éducation ? Cette baisse peut avoir des effets dévastateurs et mettre en péril les progrès réalisés depuis les années 2000 !
Le montant de l’aide demeure bien inférieur à ce qui serait nécessaire pour atteindre l’Objectif de développement durable 4, compromettant ainsi nos engagements […] Il faudrait multiplier l’aide au moins par six pour atteindre nos objectifs communs en matière d’éducation, et faire en sorte qu’elle soit destinée aux pays qui en ont le plus besoin. Or, nous constatons qu’en matière d’éducation, les donateurs détournent leur attention des pays les plus pauvres
Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO
En 2015, l’aide de la France à l’éducation de base a atteint un niveau très faible. On constate une chute de 9,3% par rapport à 2014. Cette aide ne représente plus que 2,3% du budget total de l’aide française au développement (OCDE).
Les États-Unis et le Royaume-Uni restent les deux plus importants donateurs en faveur de l’éducation de base. Ils ont toutefois réduit leurs allocations de 11 % et 9 %, respectivement, en 2014-2015. La Norvège et l’Allemagne, quant à elles, ont augmenté leurs allocations en faveur de l’éducation de base de 50 % et 34 %, respectivement.
Il appartient à la France de prendre exemple sur les autres puissances mondiales et d’aller même au-delà en affirmant un véritable leadership pour l’éducation mondiale, si présente dans les discours de nos responsables politiques. . L’aide à l’éducation est essentielle pour répondre aux besoins des populations dans les pays les plus pauvres et les pays en crise !
Aujourd’hui, nous demandons au président de la République Emmanuel Macron d’allouer: