Le G7 s’est conclu samedi 9 juin sur un engagement global de 3,8 milliards de dollars canadiens (2,49 milliards d’euros) pour l’éducation des filles en situation de crise. Les pays du G7 ont également adopté une déclaration centrée sur l'importance d'investir dans une éducation de qualité inclusive et équitable pour tous les enfants et les adolescents, en mettant l'accent sur les filles et les jeunes femmes, en particulier dans les milieux en développement et les pays en proie à des conflits.
Actuellement, 75 millions d'enfants et de jeunes sont non scolarisés dans 35 pays touchés par des crises. L'ampleur de cette crise est sans précédent. Un élan mondial sur cette question est nécessaire et surtout urgent. L'annonce de financement du G7 est un moment catalyseur qui permettra d'inscrire cette question, jusqu’alors négligée, à l'ordre du jour mondial, posant les bases d'une dynamique à poursuivre et à renforcer. Cet engagement rendra possible le soutien à l'éducation de 8,67 millions d'enfants en situation de crises dans le monde, selon l’UNICEF libérant ainsi, en particulier, le pouvoir des filles vivant dans les zones les plus vulnérables.
Cependant, les incertitudes sont fortes quant aux ressources additionnelles mobilisées par les donateurs à l’occasion du G7 pour soutenir l’éducation des filles. Il semblerait que les montants annoncés correspondent à des dépenses déjà engagées et donc recyclées, pour obtenir un « effet d’annonce ». La Coalition Education questionne la cohérence de ces promesses avec les besoins évalués à 1,3 milliard de dollars (1,1 milliards d’euros) additionnels pour les trois prochaines années.
Les 167 000 signataires d’une pétition mondiale ont appelé le G7 à prendre des engagements concrets et financiers pour l’éducation d’une génération d’enfants, en concentrant ses efforts sur les plus vulnérables. Dans le cadre de cette mobilisation internationale, la Coalition Éducation a exhorté la France à affirmer son engagement en faveur du droit à l'éducation des filles les plus vulnérables, notamment en situation de crise, lors du sommet.
Dans son discours à la presse, le Président Emmanuel Macron, a soutenu que l’éducation des jeunes filles figure parmi les priorités de la France en matière d’aide publique au développement. Nous saluons l’importance accordée par le Président à cet enjeu fondamental, qui marque une étape positive vers une politique d'aide internationale à l’éducation renforcée.
La Coalition veillera à ce que les discours du Président se traduisent réellement par une stratégie globale pour que la France maintienne son aide internationale à l’éducation à 15% de son aide publique au développement, en mettant la priorité sur l'éducation de base, via les canaux multilatéraux et bilatéraux, et augmente significativement le pourcentage d'aide humanitaire consacrée à l'éducation, pour atteindre au moins 4%.
« La présidence française du G7 en 2019, sera une occasion sans précédent pour la France de prouver son engagement en faveur de l'éducation dans le monde et d’affirmer son leadership sur cet enjeu fondamental. En appuyant l'éducation des populations issues de contextes fragiles, la France contribuera à poser les bases qui permettront de promouvoir l’égalité des sexes, libérer le potentiel de croissance économique et réduire la pauvreté dans le monde, participer grandement à la stabilité d’un pays et à la diminution du risque de conflits, et réduire les effets du changement climatique. L’éducation est le meilleur investissement que le monde puisse réaliser pour atteindre les Objectifs de développement durable.
Michelle Olivier, SNUipp-FSU, membre du Comité de pilotage de la Coalition Education
Nous appelons la France à travailler dès à présent avec les organisations de la société civile françaises et mondiales, pour préparer le G7 2019, et veiller à ce qu’un message porteur d’espoir soit envoyé aux enfants, jeunes et adultes, non scolarisés, les plus vulnérables.