A 60 jours de la conférence sur le financement du Partenariat mondial pour l’éducation, la Coalition Éducation et des organisations « Education » ont été reçues - pour la première fois - par Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement.
Cette rencontre « Éducation » a été l’occasion pour la Coalition Éducation et les organisations présentes (Aide et Action, Care France, Handicap International, ONE, Plan France, Solidarité Laïque) de rappeler l’urgence et l’importance à ce que la France prenne des engagements crédibles et tangibles pour renforcer son aide à l’éducation, en particulier en Afrique, qui reste depuis des années largement insuffisante.
Rémy Rioux a souligné que la conférence du Partenariat mondial de l’éducation à Dakar (Sénégal) – qui sera co-présidée par la France et le Sénégal les 2 février prochain - constitue une opportunité historique pour la France de participer à la construction d’un partenariat mondial de l’éducation ambitieux et renouvelé.
Le directeur général de l’AFD a exprimé son souhait de poursuivre le travail engagé avec la Coalition Éducation dans cette direction et le dialogue avec la société civile sur les orientations de l’AFD en matière d’éducation, formation et insertion. Dans le cadre de cette mobilisation, l’AFD organisera le 19 janvier 2018 à Paris une rencontre de haut niveau sur l’éducation et les actions déployées à l’international par la France, à laquelle la société civile française sera invitée à contribuer.
La Coalition Éducation appelle la France à annoncer une contribution ambitieuse de 252 millions d’euros pour le PME sur 2018-2020 et à jouer un rôle de leadership accru, de mobilisateur de la communauté internationale pour que le financement de l’éducation devienne une priorité absolue.
La Coalition Éducation a également rappelé que cet engagement doit passer par une aide bilatérale à l’éducation rééquilibrée et renforcée en faveur de l’éducation de base - primaire et secondaire - et des pays prioritaires de l’aide française, qui demeurent marginalisés depuis trop longtemps.
La Coalition veillera à ce que la France atteigne la part des 15% de l’aide publique au développement (APD) totale pour l’éducation et alloue 384 millions d’euros additionnels via son aide bilatérale d’ici 2020 en direction de l’éducation de base. Cette demande tient compte d’une augmentation générale de l’APD pour atteindre l’objectif de 0,55% du RNB d’ici à 2022 conformément à l'engagement pris par le Président de la République. La part de l’APD éducation destinée aux pays prioritaires de l’aide française devra être rehaussée pour atteindre 50%.
La Coalition Éducation sera également vigilante à ce que la France alloue davantage de fonds pour prévenir les causes de la déscolarisation des filles, en accord avec ses politiques relatives à l'éducation et aux droits des femmes et des filles.
La complémentarité et la cohérence des mécanismes bilatéraux et multilatéraux de l’aide à l’éducation constitue une condition incontournable pour que la France contribue, en coordination avec les autres acteurs de l’aide, à appuyer les Etats dont les structures de gouvernance sont les plus fragiles et pour renforcer leurs capacités en matière de conception et de mise en œuvre des politiques éducatives. Cette rencontre avec le directeur de l’AFD est le signe d’une prise de conscience accrue de la nécessité de redoubler d’efforts pour faire de l’éducation une priorité et encourager la France à rattraper son retard en faveur de ce secteur essentiel pour atteindre l’ensemble des objectifs de développement durable. Aujourd’hui plus que jamais les ambitions affichées du Président de la République doivent se traduire en actes concrets. Nous, organisations membres de la Coalition Education, resterons fortement mobilisées pour que le sommet de Dakar marque un tournant dans la politique d’aide à l’éducation de la France.
déclare la Coalition Éducation