Article TV5MONDE : "Un fonds mondial pourrait-il sauver l'éducation ?"

UN Photo/Evan Schneider

Cet article est extrait de TV5MONDE par Florencia Valdés Andino, 14 mai 2016.

"A l’occasion de la Semaine mondiale d’action de la Campagne mondiale pour l’éducation qui vient de s’achever, des acteurs de l’éducation - notamment des pays francophones les plus vulnérables - se sont réunis à Paris pour trouver les moyens de financer durablement l’éducation. La peur de voir grandir des millions d’enfants sans opportunités devrait être un véritable moteur, selon des experts.

En 2030, le nombre d’enfants à scolariser aura augmenté de 619 millions (+50%), dont 444 millions pour la seule Afrique subsaharienne, selon l’Unicef. Si, depuis 2009, le nombre d’élèves ne cesse de croître, les fonds pour une éducation digne ne font que baisser - en 2014, l’aide mondiale a régressé de 7 milliards de dollars.
 
Pour assombrir le tableau, l’Unesco indique que le secteur de l’éducation accuse un déficit de 39, 5 milliards de dollars par an. Paradoxalement, l’aide au développement augmente. Les grandes instances internationales, ainsi que nos élus, s’accordent à dire que l’éducation est essentielle. Alors pourquoi peine-t-on à trouver quelques milliards d’euros pour la financer ?
 
La corruption et l’injustice fiscale en seraient les principales causes, selon la secrétaire générale de la Campagne mondiale pour l’éducation, Monique Fouilloux.  Et à juste titre. Les récentes révélations des Paname Papers, qui embarrassent chefs d’Etat et hauts fonctionnaires, montrent que ce déficit annuel serait vite résorbé si l’évasion fiscale était enrayée. Mais c’est surtout le désintérêt mondial pour cette cause qui empêche des millions d’élèves d'achever leur scolarité.
 
« L’éducation, tout le monde s’en fout », résume Jean-Michel Severino, ancien directeur du développement au ministère français de la Coopération. Egalement ancien directeur général de l’Agence française du développement, il fustige les discours politiques qu’il entend depuis quinze ans : « Ils sont tous très enthousiastes. Mais après, il n’y a aucune suite, sauf peut-être des politiques publiques désastreuses ».
 
Il fait référence à la mauvaise gestion des ressources. Tous les pays investissent des sommes tout à fait louables dans l’éducation supérieure et dans les bourses, mais délaissent le secondaire, tout comme la formation des enseignants. Même chose quand il s’agit de l’aide au développement. "

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