7e Assemblée mondiale de la CME

Du 22 au 24 novembre, plus de 180 délégués de plus de 130 pays se sont réunis à l’occasion de la 7ème Assemblée mondiale de la Campagne mondiale pour l'éducation (CME) à Johannesburg. L'Assemblée a approuvé le nouveau plan stratégique pour les quatre prochaines années, un espace où la Coalition Éducation France, était représentée par Léa Rambaud.

Sous le slogan « Réimaginer l'avenir de l'éducation », la Campagne mondiale pour l'éducation (CME) a tenu sa 7ème Assemblée mondiale dans la ville sud-africaine de Johannesburg avec un succès retentissant. Pendant trois jours, plus de 180 délégué.e.s issu.e.s de plus de 130 pays, dont la France, se sont réunis pour discuter des obstacles, des défis et des opportunités pour transformer l'éducation dans le monde, le financement de l'éducation a également été l'une des questions prioritaires abordées. 

Lors de sa 7ème Assemblée, la CME a réuni différentes organisations de la société civile, y compris des coalitions, aux niveaux local, national, régional et mondial, représentant une diversité d'acteur.rice.s (étudiant.e.s, enseignant.e.s, militant.e.s, parents, chercheur.e.s, universitaires du monde entier, etc.). La pluralité de la CME, depuis sa fondation il y a 23 ans, est considérée comme sa force et son inspiration, faisant d'elle un mouvement mondial unique dont la légitimité et l'impact ont été prouvés dans différents contextes.

Cette réunion mondiale s’est tenue à un moment critique pour l'éducation. La pandémie de Covid-19 a aggravé les défis liés à la réalisation du droit à l'éducation, laissant des millions d'enfants, d'adolescent.e.s et de jeunes non scolarisés et menaçant l’atteinte de l'objectif de développement durable (ODD) 4 et du programme de développement durable en général. D’autant plus inquiétant que les ressources destinées à améliorer l'éducation continuent de diminuer.

Non seulement nous n'investissons pas assez dans l'éducation au niveau mondial, mais nous n'investissons pas de manière équitable et efficace
Leonardo Garnier, conseiller spécial du Secrétaire général sur le Sommet pour la transformation de l'éducation des Nations unies (lors de l'ouverture de l'Assemblée)

Une réalité qui se reflète dans une statistique choquante : 63% du financement mondial est concentré dans les pays à haut revenu, qui ne comptent que 10% de la population mondiale en âge scolaire. 

D'autres thèmes majeurs ont également été abordés dans les différents forums qui se sont déroulés pendant ces trois jours : la mobilisation mondiale pour un nouveau pacte de financement de l'éducation ou les nouveaux cadres pour une éducation inclusive et transformatrice, prenant en compte l'apprentissage et la transformation numérique.

Monsieur Garnier a également souligné « l'éducation est confrontée à une triple crise : une crise d'équité, une crise de qualité et une crise de pertinence », ne permettant pas aux étudiant.e.s d’être suffisamment armés pour vivre dans un monde de plus en plus changeant, complexe et interconnecté, et d'acquérir les compétences nécessaires pour faire face aux défis et aux crises urgentes et prolongées, qu'il s'agisse de conflits, de crises économiques et/ou climatiques.

Cette situation renforce la nécessité de plaider en faveur d'un nouveau pacte social mondial sur l'éducation qui contrecarre également l'impact négatif de sa privatisation et améliore la gouvernance mondiale. La CME demande aussi au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale de prendre des mesures visant à lutter contre les effets négatifs de l'endettement et de la fiscalité régressive qui constituent trop souvent pour les pays à revenu faible et intermédiaire des obstacles considérables à un financement adéquat de l'éducation.