Plusieurs ONG*, dont la Coalition Éducation, ont été reçues mardi 5 septembre par Emmanuel Macron pour discuter de la politique de développement de la France. L’éducation figurait à l’ordre du jour à la demande du Président. La Coalition Éducation salue les discours positifs et prometteurs sur l’éducation et l’aide publique au développement. Elle exercera toutefois sa vigilance pour veiller à sa mise en œuvre.
La réunion s’est tenue en amont du déplacement du Président de la République à l’Assemblée Générale des Nations Unies qui fera le point sur les Objectifs de Développement Durable. Au centre des discussions : le climat, le financement du développement, les droits des femmes, l’humanitaire et l’éducation.
Carole Coupez, représentant la Coalition Education a rappelé :
L’éducation est un levier pour le développement car elle est fondamentale pour les droits humains, la santé, l’égalité des sexes et la croissance économique. Elle doit être appréhendée de manière transversale, à l’aune de tous les objectifs de développement durable.
Carole Coupez, Solidarité Laïque (cheffe de file de la Coalition Education)
« C’est le moment de mettre en place les changements nécessaires pour la réalisation de l’Objectif Education. Aujourd’hui, le financement international de l’éducation est bien trop faible. Nous espérons que vous ferez de l’éducation dans le monde une priorité de votre quinquennat en augmentant la contribution de la France au Partenariat mondial pour l’éducation et au fonds Education Cannot Wait, qui reste plus que modeste aujourd’hui. Mais également en rééquilibrant l’aide bilatérale de la France à l’éducation. L’aide doit cibler les besoins prioritaires : les populations de l’Afrique et particulièrement du Sahel, ainsi que l’éducation de base, première étape incontournable pour le développement de l’enfant et de sa scolarité future. Or aujourd’hui elle ne représente que 15% de l’aide à l’éducation » a-t-elle ajouté.
En réponse, le Président de la République s’est engagé à faire de l’éducation une priorité de la politique de coopération de la France et de l’Alliance pour le Sahel, et à verser une contribution aux fonds multilatéraux pour l’éducation. Mais aucun engagement chiffré n’a été pris. Emmanuel Macron a également reconnu le rôle indispensable de l’éducation pour la transformation sociale, la lutte contre l’intégrisme et les droits des filles et des femmes.
Le ministre des affaires étrangères a quant à lui, affirmé que la France prendrait le leadership en matière d’éducation sur la scène internationale et prépare la Conférence du Partenariat pour l’éducation, qui se tiendra début 2018.
Alors que 263 millions d’enfants demeurent privés du droit à l’éducation dans le monde, la Coalition salue l’engagement du président Macron pour une augmentation « inconditionnelle » de l’effort budgétaire, afin que 0,55 % de la richesse nationale soit consacré à l’aide publique au développement d’ici la fin du quinquennat.
Pour autant, elle soutient la détermination de Philippe Jahshan, président de Coordination SUD : « la France doit aller plus loin et garder en ligne de mire la cible des 0,7 %, déjà atteinte par d’autres pays comme le Royaume Uni ou l’Allemagne. Coordination SUD sera vigilante à la concrétisation des engagements présidentiels dans le Projet de loi de finances 2018 ».
Dès le 12 septembre, se tiendra l’Assemblée générale des Nations unies. Emmanuel Macron participera à l’événement de haut niveau « Financer le futur : Education 2030 », un rendez-vous très attendu à l’occasion duquel la Coalition espère des annonces concrètes et chiffrées sur l’engagement de la France pour l’éducation.
* Coordination Humanitaire et Développement, Coordination-SUD, Equilibres & populations, One, Oxfam France.