À l’occasion de la journée internationale de l’éducation, et alors que la pandémie de la Covid19 prive aujourd’hui près de 214 millions d'enfants de leur droit à l’éducation, la Coalition Éducation insiste sur l’importance de renforcer les engagements en faveur de ce secteur fondamental dans les politiques de développement et humanitaires.
Selon les derniers chiffres de l’UNESCO, 73 % des enfants et des jeunes de 8 à 19 ans scolarisés avant la pandémie ont vu leurs établissements fermés et 13% d’entre eux ont été totalement privés d’éducation. La crise frappe de plein fouet les plus vulnérables : enfants en situations de handicap, filles et adolescentes, personnes déplacées, issues de milieux pauvres et ruraux, etc. Privés d’écoles et d’apprentissages, ces enfants et ces jeunes se retrouvent dépourvu·e·s de protection sociale, d’accès à l’hygiène et à l’alimentation et sont exposés à diverses formes de violences - y compris de genre - et d’exploitation.
Les conséquences de cette crise de l’éducation sont alarmantes et appellent à une mobilisation sans précédent des acteurs de la solidarité internationale.
Selon l’UNESCO, l’éducation reste globalement absente de la réponse financière à la Covid19, ne bénéficiant que de 0,78 % (soit 96 milliards de dollars) des plans de relance au niveau mondial. La COVID-19 pourrait augmenter le déficit de financement annuel de l'éducation dans les pays les plus pauvres d'un tiers, jusqu'à 200 milliards de dollars par an. Si des engagements ne sont pas pris dès aujourd’hui, avec des financements adéquats, les risques de voir une génération entière sacrifiée demeurent immenses.
Nous saluons la priorité accordée par la France à l’éducation et les engagements pris depuis le nouveau quinquennat, mais aujourd’hui ils restent insuffisants. De nouveaux efforts doivent être engagés à la hauteur de la crise afin de ne pas remettre en cause les avancées réalisées depuis la conférence de Jomtien, en 1990, jusqu’à l’Objectif du développement durable 4 visant à assurer une éducation de qualité pour toutes et tous d’ici à 2030.
Nous appelons la France à amplifier ses efforts en matière d’éducation et à poursuivre sa collaboration avec les pays partenaires et avec la société civile afin de contribuer à sauver le secteur de l’éducation. Il faut tirer des leçons de cette crise pour renforcer les systèmes éducatifs les plus fragiles.
Cette année, cruciale pour l’éducation, sera marquée par de nombreuses échéances diplomatiques internationales - dont le Forum Génération Égalité et le G7 en juin, la conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation en juillet, la session ministérielle de la CONFEMEN en octobre et le Sommet de la Francophonie en décembre. Nous ne cesserons de demander à la France de placer l’éducation au cœur de la réponse à la Covid19 et de réaffirmer son leadership pour mobiliser la communauté internationale vers un financement accru et durable de l’éducation dans le monde.