Le 16 octobre dernier, Samuel Paty, enseignant, était violemment assassiné à Conflans-Sainte-Honorine. La condamnation et l’indignation, nationales comme internationales, consécutives à cet acte odieux sont à la hauteur du choc provoqué par ce nouvel attentat meurtrier. La Coalition Éducation rappelle que les violences perpétrées à l’encontre du monde éducatif constituent aujourd’hui une (triste) réalité, chronique et récurrente, dans nombre de pays et, appelle la France à intensifier les efforts internationaux en faveur de l’éducation - levier du développement humain et de la lutte contre toutes formes d’extrémisme, de terrorisme et d’obscurantisme - et inscrire fermement la protection de l'éducation dans l'agenda humanitaire et développement, alors que se tient aujourd’hui la table ronde ministérielle sur le Sahel central. « Plus que jamais l’Éducation est une urgence, la défendre nous concerne tou.te.s ! »
Samuel Paty a été assassiné parce qu'il était enseignant. En France, comme dans bien d'autres pays, l'Education est aujourd'hui la cible d'attaques chroniques et récurrentes de mouvances extrémistes, terroristes, communautaristes et obscurantistes. Pour quelles raisons ? Parce que l’Éducation aide les enfants et les jeunes à mieux comprendre la société dans laquelle ils vivent pour mieux y évoluer et trouver leur place, maintenant et à l’avenir ; parce qu’elle apprend la non-violence, le vivre ensemble et la tolérance ; parce qu’elle ouvre des horizons et lutte contre l’ignorance ; parce qu’elle donne conscience de ses droits, forme l’esprit critique et les citoyen.ne.s éclairé.e.s de demain ; parce qu’elle oeuvre pour un monde meilleur, un monde de Paix.
Exactions, meurtres, enlèvements, pillages, destructions, menaces… Au Pakistan, en Afghanistan, au Kenya, au Nigeria, au Burkina Faso… Dans les pays en crise et/ou fragiles, l’Éducation est régulièrement visée par des attaques extrêmement violentes. Rien qu'entre janvier et juillet 2020, 90 ont été signalées contre l'Éducation dans la zone du Sahel central ; dont plus de 40 incidents au Burkina Faso, où le plus grand nombre d’exactions a été perpétré, récemment, à l’encontre du monde éducatif. Tous les jours, des enseignant.e.s et des élèves sont victimes de menaces et d’enlèvement sur le chemin ou sur leur lieu d’enseignement, et des écoles sont incendiées, pillées et utilisées à des fins militaires. L’insécurité et la violence constituent aujourd’hui des entraves majeures à l’accès et au droit à l’Éducation pour tou.te.s dans le monde - près d’un cinquième de la population enfantine mondiale vit dans une zone de conflit, - et plus particulièrement pour les plus vulnérables et marginalisés, notamment les filles..
Depuis 40 ans, nous l’affirmons : seul l’accès à une Éducation de qualité et notamment l’Éducation à la Paix, à la non-violence, à la citoyenneté mondiale etc., favorisant la plus grande mixité sociale et culturelle possible, permettra de lutter contre tous les communautarismes et la montée globale des extrémismes et de la violence
Charles-Emmanuel BALLANGER, directeur général d’Aide et Action, association de développement par l’Éducation, membre du Comité de Pilotage de la Coalition Éducation.
Alors que le 9 septembre dernier, la première Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques, alertait sur la situation critique de l’éducation et exprimait des préoccupations sérieuses quant aux violences récurrentes à l’encontre de ce droit fondamental, la Coalition Éducation appelle aujourd’hui à ne pas baisser les bras.
L’accès à une Éducation de qualité, pour tous, pour les plus vulnérables et marginalisés, et plus particulièrement pour les filles, est plus que jamais une priorité. Au vu des défis actuels auxquels les sociétés et l’Humanité doivent faire face, plus que jamais l’Éducation est une urgence, la défendre nous concerne tou.te.s !
Charles-Emmanuel BALLANGER.
En cette période par ailleurs troublée par la pandémie de COVID-19, qui met déjà à mal l’accès et le droit à l’Éducation dans le monde, nous, membres de la Coalition Éducation, rappelons l’importance de la solidarité internationale, et l’absolue nécessité de prioriser et financer des mesures pour prévenir, atténuer et répondre aux attaques contre l'éducation dans le cadre des plans et programmes de réponse humanitaire et de développement. Nous appelons la France, en tant que signataire, à assurer un soutien concerté à l’adoption et la mise en oeuvre par tous les Etats de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, - aujourd’hui approuvée par 105 Etats, afin de protéger les élèves, les enseignant.e.s et les établissements d'enseignement - formel et non formel - et de garantir le droit à l’Éducation pour tou.te.s partout dans le monde.