Depuis le début de la crise syrienne, d’importants efforts ont été réalisés pour scolariser les enfants réfugiés syriens en Turquie. Malgré les avancés notoires, encore 40% de ces jeunes en âge d’aller à l’école figurent parmi les laissés pour compte de l’éducation, selon l’UNICEF. Rappelons que le soutien des pays riches est essentiel pour renforcer les initiatives en faveur du droit à l’éducation de ces enfants.
Bien que le gouvernement turc ait pris des mesures pour faciliter l’intégration des enfants réfugiés syriens dans les écoles publiques du pays, l’éducation reste un rêve pour bon nombre d’entre eux. Depuis 2014, le gouvernement a autorisé tous les enfants réfugiés syriens à s’inscrire dans le système scolaire public en supprimant l’obligation de fournir un permis de résidence. Le Ministère de l’éducation nationale a également mis en place un processus d’accréditation des « centres temporaires d’éducation » dans lesquels les cours sont dispensés en Arabe par des professeurs syriens.
Ces étapes importantes ont contribué à scolariser aujourd’hui 500 000 jeunes réfugiés syriens (augmentation de 50% du nombre d’inscris depuis juin 2016) mais l’accès à l’éducation de qualité est encore loin d’être une réalité pour tous. Les familles n’ont généralement pas les ressources financières qui permettent d’envoyer leurs enfants à l’école et de renoncer aux revenus issus du travail de leurs enfants.
Pour ceux qui parviennent à intégrer l’école, l’intégration culturelle avec leurs camarades turcs est souvent difficile. La langue arabe est également une barrière dans les établissements qui dispensent les cours en turque.
Avec plus de 1,2 millions d’enfants réfugiés syriens sur son territoire, la Turquie est leur premier pays d’accueil dans le monde. Aujourd’hui 380 000 d’entre eux ne sont pas scolarisés, selon l’UNICEF.
Face à cette situation, le soutien de la communauté internationale et des pays donateurs comme la France est crucial. L’aide des pays donateurs a permis à la Turquie de construire et rénover des écoles, d’embaucher et de former des enseignants et de développer des programmes pour les enfants privés d’éducation. En Février 2016, à la conférence de Londres, les pays se sont engagés à verser 11US$ millions de dollars pour atteindre la scolarisation universelle dans les pays d’accueil des réfugiés d’ici 2017. Or aujourd’hui, le statut de ces contributions n’est pas encore clair.
Afin que les enfants réfugiés retrouvent le chemin de l’école, les pays donateurs doivent remplir leurs engagements et soutenir les pays d’accueil dans la mise en œuvre de politiques qui ne compromettent pas le droit à l’éducation.
L’accès à l’éducation est essentiel pour permettre aux enfants réfugiés de se remettre des effets de la guerre, exercer pleinement leurs droits, contribuer au développement du pays d’accueil et reconstruire la Syrie.