Dans un nouveau rapport, le PASEC (Programme d'Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen) dresse un constat inquiétant sur les performances des systèmes éducatifs de 10 pays d'Afrique subsaharienne francophone. « La grande majorité des élèves ne disposent pas des compétences attendues dans le cycle primaire. Pour certains pays, cette situation est alarmante ».
Lancé le 7 décembre 2015 à Dakar, en marge de la conférence des ministres de l'éducation des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), le document analyse la qualité de l’éducation primaire au Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Tchad et Togo, en 2014.
En début de scolarité, les acquis de beaucoup d'élèves sont trés fragiles
Dans ce rapport, le Programme d'Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN (PASEC) s’est intéressé au niveau de compétences des élèves en langues et en mathématiques, en début et fin de cycle primaire. En début de cycle, plus de 70% des élèves n’ont pas atteint le niveau en langues et 50% en mathématiques, jugé indispensable pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions. En fin de cycle, ce chiffre s’élève à près de 60 % des élèves dans les deux disciplines.
Alors que l’accès à l’éducation en Afrique a considérablement progressé ces trente dernières années, la qualité de l’éducation reste un défi de taille.
« Dans presque tous les pays, les élèves les plus faibles après au moins deux ans de scolarité primaire ont de très grandes difficultés pour comprendre ne serait-ce que des messages oraux courts et familiers », alerte le rapport.
Il insiste également sur l’importance des écarts de compétences observés en fin de scolarité, « Les meilleurs élèves sont capables de lire des textes tandis que les élèves les plus faibles demeurent au stade de décodage des mots ».
En examinant également les facteurs de la réussite scolaire dans les pays concernés, le rapport constate que l’absence d’alphabétisation des parents, l’entrée tardive à l’école, les conditions de scolarisation dans les zones rurales, le manque de qualification des enseignants et de ressources sont liés à une plus faible performance des élèves.
Dans la plupart des pays, une grande majorité d’élèves ont un enseignant ayant suivi au moins un an de formation professionnelle initiale, aussi bien en début qu’en fin de cycle. Cependant, « dans tous les pays évalués, une proportion non négligeable d’élèves ont un enseignant qui n’a reçu aucune formation professionnelle initiale ».
En outre, près de 20 % des élèves sont dans des classes multigrades et à double flux, dont les performances se sont avérées plus faibles que celles des élèves des classes à fonctionnement normal.
Selon l’évaluation, les professeurs se déclarent insatisfaits de la qualité des programmes scolaires, des infrastructures, de la disponibilité des fournitures scolaires et de leur salaire.
Le PASEC propose également des pistes de réflexion de nature à améliorer la qualité de l’éducation en Afrique subsaharienne, et notamment :
Consulter le rapport et le résumé exécutif.