Le communiqué conjoint des ministres de l'Éducation et du Développement international du G7, publié à l’issue de la réunion interministérielle du 5 juillet fait écho à de nombreuses recommandations de la société civile adressées aux pays du G7 en amont de la réunion. Prochaine étape : le sommet de Biarritz doit aboutir à des engagements financiers concrets en faveur de l’éducation.
La Coalition Éducation salue le rappel de l’importance de l’éducation comme « un droit de l’Homme et un moteur essentiel du développement durable » et l’objectif que se donne le G7 de « remédier aux inégalités en matière d’éducation dans les pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne et dans le Sahel » où les besoins éducatifs sont les plus criants.
Nous félicitons l’accent mis sur le caractère essentiel de l’« éducation de qualité » et l’engagement « d’intensifier [leurs] efforts pour remédier aux insuffisances de financement en matière d’éducation de base », à travers l’aide au développement et « un dialogue sur les financements internes mené avec les pays partenaires, en ciblant les populations en situation de vulnérabilité, notamment celles qui se trouvent dans un contexte de crise et de conflit de longue durée. » pour la réalisation de l’agenda 2030.
Nous accueillons également la volonté d’améliorer la coordination et coopération avec les pays partenaires et tous les acteurs de l’éducation, y compris la société civile, afin de renforcer les systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne et dans les pays du Sahel, notamment en recrutant et formant des enseignant-e-s.
Nous saluons l’engagement du G7 de « s'attaquer aux préjugés et aux stéréotypes sexistes, aux inégalités entre les sexes et à la discrimination fondée sur le sexe et à y mettre fin », notamment en encourageant « douze années d’éducation de qualité pour tous les enfants » et promouvant la prise en compte du genre dans les systèmes éducatifs.
Les pays du G7 ont félicité la consultation des jeunes menée par la Coalition Éducation avec le soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, « qui a enrichi [leurs] discussions sur les priorités de l’éducation en Afrique subsaharienne ».
Cependant, nous regrettons l’absence d’engagement en faveur de la « gratuité » de l’éducation de base et de la régulation des acteurs privés dont la croissance rapide « menacent le droit à l'éducation pour toutes et tous et l’objectif de développement durable n ° 4 », comme le souligne la Rapporteure spéciale sur le droit à l'éducation des Nations Unies, Mme Koumbou Boly Barry.
Le coût de l’éducation est un facteur d’inégalités profondes face à la pauvreté des enfants et des jeunes, et ne peut être laissé de côté dans ce G7, qui place l’équité au cœur de son agenda. La gratuité effective de l’éducation figure parmi les recommandations formulées par les jeunes d’Afrique de l’Ouest et du centre dans le cadre de la consultation en ligne menée par la Coalition Éducation en amont du G7. Comme il est souligné dans le communiqué, l’éducation est « un service public essentiel » dont le maintien peut être affecté dans les zones touchées par le conflit mais l’État ne doit pas abandonner l’éducation dans les mains de fournisseurs privés sans garantie qu’ils respectent des normes de qualité et les droits humains.
Nous regrettons qu’aucun engagement n’ait été pris pour renforcer l’aide humanitaire à l’éducation afin de répondre aux besoins éducatifs dans les crises humanitaire et les situations d’urgence. Il est crucial aujourd’hui d’assurer la cohérence politique et opérationnelle et la complémentarité entre les actions humanitaires et de développement afin de réduire efficacement les besoins, les risques et les vulnérabilités des populations, de soutenir les efforts de prévention et de passer de la fourniture d'aide humanitaire à la fin des besoins.
Nous appelons les pays du G7 à adopter et soutenir les pays partenaires dans l’adoption et la mise en œuvre de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles dans les zones touchées par les conflits, dans le cadre du programme d’action annoncé « visant à éradiquer la violence dans les écoles et les autres établissements d’éducation ou d’apprentissage afin de garantir la sécurité des filles sur le chemin de l’école et dans les établissements en créant des environnements d’apprentissage sûrs. »
Enfin, nous saluons le discours du Président de la République Emmanuel Macron à l’UNESCO qui a souligné sa mobilisation sans relâche pour que les pays du G7 annoncent un doublement de l’aide à l’éducation des filles au Sahel au sommet de Biarritz et rendent des comptes sur les annonces faites dans le cadre du G7, y compris celles de l’année dernière à Charlevoix.