La Coalition Education salue la déclaration du G7 “Declaration on girls’ education: recovering from COVID-19 and unlocking agenda 2030” publiée le 5 mai, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères et du Développement du G7. Cette déclaration ambitieuse nécessite des financements et des actions programmatiques à la hauteur de ces nouveaux engagements politiques.
Il n'a jamais été aussi urgent de passer des paroles aux actes. Nous demandons à la France d'engager des ressources nouvelles et supplémentaires en faveur de l'éducation lors du prochain sommet des dirigeant.e.s qui se tiendra en juin à Cornwall, au Royaume-Uni, et d'encourager ses homologues du G7 à faire de même. La France devrait saisir les nombreuses opportunités pour poursuivre son engagement en faveur de l’éducation, notamment dans le cadre du Forum Génération Égalité, de l’Initiative « Priorité à l’égalité », de l’Alliance Sahel. Nous appelons également la France à investir au moins 500 millions d’euros au cours des cinq prochaines années dans le Partenariat mondial pour l'éducation (PME) et à porter une attention particulière à la dimension qualitative des dispositifs de mobilisation des fonds du PME et des actions mises en œuvre avec les ministères partenaires au bénéfice des systèmes éducatifs. Le renforcement des capacités de gestion des fonds octroyés fait partie intégrante de l'efficacité de l'aide.
L'éducation est non seulement un catalyseur essentiel pour tous les autres objectifs de développement durable, mais également un droit humain fondamental et un levier pour l’équité. Pour que la France puisse respecter sa politique internationale en matière d'éducation, nous lui demandons de jouer un rôle de leader dans la promotion de l’accès des filles à une éducation gratuite de qualité. Ceci passe par une mobilisation accrue et ciblée des investissements dans l'éducation publique et la régulation des acteurs privés. Nous sommes profondément préoccupés par l'engagement dans la Déclaration du G7 de « mettre à l'échelle des mécanismes de financement innovants qui tirent parti du financement du secteur privé pour maximiser chaque dollar d'APD - y compris l'augmentation des investissements d'impact ». Nous appelons la France à encourager le G7 à reconnaître l'État comme le premier garant du Droit à l’éducation, en alignement avec les déclarations, cadres et instruments juridiques internationaux qui affirment et protègent le droit à l'éducation et à garantir à toutes les enfants, filles et garçons, l'accès à une éducation gratuite et de qualité.
Nous assistons à une urgence mondiale sans précédent en matière d'éducation. Plus d'un an après le début de la pandémie de la COVID -19, près de la moitié des élèves du monde sont encore touchés par la fermeture des écoles, et on estime que jusqu'à 20 millions de filles ne reprendront jamais leurs études. Les barrières à la continuité éducative et au retour à l’école deviennent encore plus importantes quand plusieurs facteurs de discrimination (tels que le handicap, le revenu du ménage, le statut migratoire…) se croisent au genre. Ces chiffres s'ajoutent aux centaines de millions d'enfants qui n'étaient déjà pas scolarisés avant la crise de la COVID-19.
Alors que les gouvernements font face à des pressions financières accrues à cause de la COVID-19, la France doit tenir fermement son engagement à renforcer sa coopération avec les pays partenaires pour assurer que les enfants et les jeunes les plus vulnérables puissent réaliser leur droit à une éducation publique de qualité. L'avenir des enfants et des jeunes les plus marginalisés du monde est en jeu.
En 2019, lors du G7 sous présidence française, la France, aux côtés de ses partenaires institutionnels et de la société civile, a lancé l’ Initiative « Priorité à l’égalité » qui propose aux pays qui le souhaitent - et notamment aux 8 pays pilotes : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigéria, Sierra Leone, Tchad, - de les appuyer pour renforcer l’égalité filles-garçons dans leurs systèmes éducatifs. Nous saluons la priorité accordée par la France à l’éducation, et particulièrement à l’éducation des filles. Mais pour être efficaces, les objectifs fixés dans la nouvelle Déclaration ministérielle doivent être soutenus par des engagements financiers importants de la part des dirigeants du G7, dont la France.
Le PME vise à mobiliser au moins 5 milliards de dollars de la part des donateurs pour transformer les systèmes éducatifs de plus d'un milliard de filles et de garçons. La France doit encourager cette mobilisation de toute la communauté internationale, les bailleurs mais également les pays partenaires du PME appelés aussi dans le cadre de ce mécanisme à investir davantage de ressources domestiques pour l’éducation et à coopérer pour renforcer la justice fiscale.
L’accès à une éducation inclusive et de qualité a un impact positif avéré sur la santé, le bien-être, l'égalité des sexes et le développement économique pour la prochaine génération d'enfants, leurs communautés et la population mondiale.